Le 2 juin 2017, les membres et les partenaires du Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal se sont rassemblés au Studio de musique du Centre Pierre-Péladeau pour présenter l’avancement de leurs projets. La journée a commencé en fierté avec l’énumération des nombreuses réalisations d’envergure de l’équipe, qui s’inscrivent dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de la métropole.
Paul-André Linteau, codirecteur du Laboratoire, a débuté en dévoilant ses trois plus récentes publications : Traces de l’histoire de Montréal, coécrite avec Mario Robert et Serge Joyal, Transposer la France, corédigée avec Françoise Le Jeune et Yves Frenette, ainsi qu’Une histoire de Montréal, nouvelle synthèse intégrant les dernières recherches sur la métropole. Yves Desjardins, de Mémoire du Mile End, a ensuite fait découvrir son ouvrage Une histoire du Mile End, paru en mai dernier. Julia Poyet, professeure au Département d’histoire de l’UQAM, a enfin dévoilé Un petit tour dans le quartier Centre-Sud, réalisé par des élèves de 5e année de l’école Garneau dans le cadre du projet Ville-Marie 20xx. Chacun à leur manière, ces ouvrages permettent de découvrir et de célébrer la richesse de l’histoire de Montréal, qui souffle 375 bougies cette année.
Joanne Burgess, directrice du Laboratoire, a poursuivi en soulignant l’étroite collaboration entre l’Écomusée du fier monde, le Laboratoire et le Partenariat de recherche Montréal, plaque tournante des échanges, qui a mené à la réalisation d’une magnifique exposition, Nourrir le quartier, nourrir la ville. Elle était également très heureuse d’avoir compté parmi les quatre chercheurs ayant élaboré le contenu de l’exposition Mon cœur est Montréal – 41 vies à découvrir, à voir à la Grande Bibliothèque jusqu’au 18 février 2018. Louise Pothier, archéologue en chef à Pointe-à-Callière, a, quant à elle, présenté un magnifique legs du musée pour le 375e anniversaire : le Fort de Ville-Marie – Pavillon Québecor. Ce dernier abrite une nouvelle exposition permanente mettant en valeur les vestiges du Fort de Ville-Marie – Ici a été fondée Montréal – dont la validation scientifique a été en partie assumée par Léon Robichaud, professeur au Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke. À celle-ci s’ajoute une seconde exposition permanente, le Collecteur de mémoire, un mécanisme de projections lumineuses qui redonne vie au premier égout collecteur de Montréal, construit entre 1832 et 1834. M. Linteau a ensuite invité ses collègues à découvrir l’expo-installation du musée McCord, La ville suspendue, qui se promène de parc en parc avec La Grande Tournée du 375e et raconte les transformations qu’a subies la ville au fil du temps. Enfin, Catherine Charlebois, du Centre d’histoire de Montréal, a profité de l’occasion pour rappeler que l’exposition Explosion 67. Terre des jeunes sera lancée le 16 juin 2017.
La rencontre s’est poursuivie avec les présentations des projets en cours du Partenariat de recherche Montréal, plaque tournante des échanges. Steve Quirion, responsable du service national du RÉCIT de l’univers social, Claire Séguin, directrice de la Collection nationale de la BAnQ, et Marie-Claude Larouche, professeure au Département des sciences de l’éducation de l’UQTR, ont décrit les grandes étapes de création d’un outil de révision pour le programme d’histoire de secondaire 3, réalisé en partenariat par ces trois institutions et présentement expérimenté dans les écoles. Dany Fougères, professeur au Département d’histoire de l’UQAM, Amélie Roy-Bergeron, adjointe de recherche, et Laura Barreto Palacio, agente de recherche en systèmes d’information géographique-historique, ont poursuivi avec le dévoilement des résultats du projet L’Hôtel-Dieu et ses voisins en 1880-1881, dont l’objectif est d’étudier l’impact de l’hôpital sur le développement du quartier environnant à l’aide de la cartographie historique. Anne-Marie Dufour, de la Division du patrimoine de la Ville de Montréal, a ensuite fait état du projet de mise en valeur des ensembles industriels montréalais. Sous la supervision de Mme Dufour et avec le soutien de Mme Burgess, David Girard et Mélissa Blais, adjoints de recherche, ont inventorié et étudié 260 complexes industriels se trouvant le long du canal de Lachine, du Port de Montréal et aux abords de certaines voies ferrées. Les résultats de cet inventaire permettront de nourrir Le parcours riverain et de concevoir un outil d’aide à la décision.
Le reste de la journée a été réservé au volet numérique, notamment aux enjeux d’archivage et de diffusion des projets de modélisation. Nathalie Charbonneau, agente de recherche en patrimoine et numérique, a expliqué la réalisation des modèles 3D utilisés dans le cadre du projet de modélisation des gares patrimoniales de Montréal et a proposé des stratégies pour leur archivage. Léon Robichaud et l’adjointe de recherche Amy Proulx ont montré qu’il est possible d’ajouter de la documentation aux modèles 3D, ce qui permet à l’utilisateur de consulter les documents d’archives liés aux différentes sections du bâtiment à même la maquette. Dans un même ordre d’idées, Vanessa Blais, professeure au Collège Édouard-Montpetit, et l’ingénieur Nicolas Spiric ont décrit les avancées de la diffusion des modèles 3D des gares patrimoniales par le biais de l’interface interactive Chronomorphe.
Louise Pothier et Hendrik Van Gijseghem, de Pointe-à-Callière, ont par la suite expliqué les avantages de l’utilisation de la plateforme SCHEMA dans le cadre des recherches archéologiques. Laura Barreto et Kim Petit, coordonnatrice des projets numériques au LHPM, ont géolocalisé, à l’aide des plans de fouilles fourni par Pointe-à-Callière, des artéfacts trouvés sur le site du fort de Ville-Marie. Cette carte, qui permet aux archéologues de visualiser la distribution spatiale des artéfacts selon différents paramètres (périodes, types et fonctions des objets, etc), ouvre la porte à des analyses plus poussées.
Michelle Comeau, chargée de cours au Département d’histoire de l’UQAM, et Laura Barreto ont décrit les suites de la recherche sur les commerces d’alimentation du Faubourg à m’lasse (1947 à 1963), réalisée dans le cadre du projet Nourrir le quartier, nourrir la ville. Un article scientifique présentant les résultats est à venir. Catherine Charlebois et l’adjoint de recherche Dominic Dagenais ont, quant à eux, dévoilé Mémoires des Montréalais, un site qui présente des articles, des témoignages et des capsules vidéo sur l’histoire de Montréal et de ses habitants. Ce riche contenu est, entre autres, tiré de l’importante documentation cumulée par le Centre d’histoire de Montréal au fil des expositions. M. Dagenais a collaboré au dossier «Expo 67. Vivre l’événement» qui comporte de nombreux témoignages qui n’ont pu être retenus pour l’exposition Explosion 67. Terre des jeunes. Mehdi Ghafouri, professeur au Collège Vanier, et Amélie Grenier, adjointe de recherche, ont exposé les résultats préliminaires de leurs recherches sur l’histoire de la communauté iranienne de Montréal.
La fin de l’après-midi a été l’occasion pour deux boursières du Laboratoire de présenter leur projet de maîtrise. Josianne Dubé, de l’Université de Sherbrooke, analyse, à l’aide d’un système d’information géographique, l’évolution spatiotemporelle d’un corpus de librairies agréées entre 1966 et 1985. Elle y superpose trois facteurs: les transformations de la Loi de l’accréditation des libraires, le développement du réseau des institutions subventionnées et les fluctuations démographiques. Le mémoire de Maude Labonté de l’UQAM analyse, quant à lui, les influences internationales sur l’alimentation québécoise, à travers La Revue moderne et Châtelaine pour la période 1949 à 1968. Le Laboratoire leur souhaite une bonne continuation!
Cette journée s’est terminée par un vin d’honneur au cours duquel a eu lieu le lancement du nouveau site Web du Laboratoire ainsi que la remise des bourses de recrutement à la maîtrise et des bourses de fin d’études.