Sous la thématique Villes : espaces, cultures et sociétés, la programmation scientifique du Laboratoire se déploie autour de six grands axes de recherche, dont trois axes thématiques qui privilégient des problématiques et des champs de recherche en histoire urbaine et trois axes transversaux qui se déploient en synergie avec les axes thématiques. Cette programmation s’enracine dans plusieurs champs de la connaissance et interpelle tout particulièrement l’histoire de Montréal, les sciences humaines numériques et l’histoire appliquée. Les six grands axes réunissent de nombreux projets de recherche qui donnent vie à la programmation scientifique.

Il s’agit d’un nouvel axe de la programmation du Laboratoire qui témoigne d’initiatives de recherche qui s’intéressent aux dimensions urbanistiques, administratives et politiques de la ville, de même qu’à l’évolution de ses infrastructures et de son cadre bâti. Les projets réunis examinent notamment les rapports entre les acteurs de la société civile et l’administration locale, tant à Montréal que dans d’autres villes du Québec.
Projets en cours
La première pelletée de terre qui annonce le début de la construction du pont Jacques-Cartier a lieu en 1925; lequel est ouvert à la circulation en 1930. Bientôt centenaire, le pont Jacques-Cartier témoigne d’une réussite d’ingénierie et d’un patrimoine infrastructurel de l’acier et du design. Il est aussi l’expression du défi, toujours actuel, que représente la traversée du fleuve et rappelle l’importance de ce dernier pour l’identité montréalaise. Cette recherche mènera à la rédaction d’une monographie et d’un ouvrage illustré, ainsi qu’à la réalisation d’une exposition sur trame chronologique (en partenariat avec une organisation muséale) des plans, devis et illustrations des diverses étapes de constructions du pont.
William Gaudry, Université du Québec à Montréal
Harold Bérubé, Université de Sherbrooke
Ce projet de recherche vise à faire le portrait socio-économique et démographique des « nouveaux développements » qui se concurrencent dans Mercier (anciennement Longue-Pointe) au début du 20e siècle. Il servira notamment à hiérarchiser la popularité de ces banlieues, à déterminer le profil type des chefs de ménage qui s’y établissent et, enfin, à visualiser les trajectoires géographiques de ces derniers à partir de leur dernière adresse connue. Le projet de recherche mettra à profit la cartographie QGISis, qui permettra de localiser les projets domiciliaires étudiés ainsi que plusieurs moyennes statistiques (âge des chefs de ménage, salaire annuel, nombre d’enfants, religion, ethnicité, etc.).
Harold Bérubé, Université de Sherbrooke
Les praticiens de l’histoire urbaine utilisent presque systématiquement les journaux des métropoles qu’ils étudient comme sources. Si certains d’entre eux y vont d’une réflexion critique sur ces sources, cette réflexion demeure généralement superficielle, les journaux étant utilisés pour saisir différents aspects de la vie urbaine qui ne sont pas directement liés à la presse. Dans le cadre de ce projet de recherche, qui se situe au carrefour de l’histoire urbaine et de l’histoire culturelle, il s’agira d’analyser plus en profondeur les rôles que joue et la position qu’occupe la presse à grand tirage dans l’écosystème urbain.
Dany Fougères, Université du Québec à Montréal
Penser et construire la ville questionne l’existence –ou non– d’une communauté de villes, dont Montréal ferait partie, partageant entre elles des savoirs et savoir-faire en matière d’aménagement et d’urbanisme entre les années 1860/70 et 1930. La place qu’occuperait Montréal au sein de cette communauté qui se serait constituée le long des fleuves Saint-Laurent et Hudson est aussi analysée. La période couverte par notre étude est cruciale dans l’histoire de l’urbanisation, car nombreuses sont les décisions prises à ce moment qui encore aujourd’hui portent à conséquence. Ce projet mènera à la production d’articles et d’une monographie.
Projets terminés
Harold Bérubé, Université de Sherbrooke
À partir du milieu du XIXe siècle, le (Golden) Square Mile s’impose comme l’espace résidentiel privilégié de la haute bourgeoisie anglo-montréalaise. À partir de l’entre-deux-guerres, cette position devient intenable devant le développement du centre-ville de Montréal et celui de nouvelles banlieues élitaires plus excentrées. Ce projet a pour objectif d’étudier et de comprendre les principales étapes de cette transformation ; d’identifier ses acteurs et ses mécanismes ; de mettre en lumière les jeux de pouvoir et les résistances qui ont marqué cette mutation urbaine. Ce projet mènera à la production de communications et d’articles, mais aussi à la géolocalisation et à la diffusion d’une partie des données rassemblées.
Une gouvernance municipale en construction dans un Québec en mutation (1855-1939)
Harold Bérubé, Université de Sherbrooke
Amélie Bourbeau, Université de Sherbrooke
Ce projet de recherche vise à mettre au jour comment, historiquement, s’est construite la gouvernance municipale au Québec, entre 1855 et 1939. Dans ce contexte, nous souhaitons identifier les acteurs et les mécanismes du processus de construction d’une culture politique et d’expertises propres au palier municipal, en analysant les rapports entre administration locale et société civile, et les rôles que joue chacune de ses composantes à l’échelle municipale. Trois villes ont été choisies, pour leur taille moyenne, leur développement économique apparenté et les liens (commerciaux, sociaux et politiques) qu’elles ont pu entretenir entre elles : Sherbrooke, Saint-Hyacinthe et Saint-Jean-sur-Richelieu. Ce projet mènera à la production de communications et d’articles.