Réfléchir aux Paysages du/en mouvement

Si le mot « patrimoine » inspire instinctivement des images de maisons canadiennes, d’églises ou bien d’écoles de rang, sa définition scientifique est bien plus englobante, couvrant également des éléments patrimoniaux moins explorés. S’ils ne nous viennent pas spontanément à l’esprit, les chemins anciens ou le paysage au sens large peuvent tout autant être patrimoniaux! Qui dit patrimoniaux, dit protection, mais aussi mise en valeur et c’est dans cet esprit qu’a eu lieu, le 17 novembre 2022, un séminaire de recherche sur les Paysages du/en mouvement, fut organisé par Alain Roy et Alain Gelly, cochercheurs au LHPM et respectivement historien/analyste principal à Bibliothèque et Archives Canada (BAC) et historien à l’Agence Parcs Canada, MariFrance Charette, directrice générale de la Fédération Histoire Québec et collaboratrice du Laboratoire, ainsi que Maude-Emmanuelle Lambert, analyste principale à BAC.  

Cet événement, élaboré dans la foulée des Journées d’échange Paysages du mouvement/paysages en mouvement tenues en 2019, a permis de poursuivre la réflexion scientifique autour de la question des voies anciennes du Québec. Rappelons que ces journées ont donné lieu par la suite à un numéro spécial de la revue Histoire Québec et à un ouvrage publié en libre accès.  

Le séminaire a réuni des acteurs des milieux académiques, professionnels et gouvernementaux, avec pour objectif d’examiner l’élaboration d’une méthodologie pour identifier, caractériser et protéger les paysages du mouvement ayant une valeur patrimoniale. Trois grandes questions ont été proposées pour orienter les échanges : comment identifier un territoire patrimonial; comment le mettre en valeur; comment s’assurer que la question du patrimoine reste active dans l’espace public et que la sauvegarde des paysages du/en mouvement patrimoniaux soit favorisée.  

Avec la mise en place de la nouvelle Loi sur le patrimoine culturel, ce groupe de spécialistes s’est questionné sur les meilleurs moyens d’épauler les municipalités, responsables de la réalisation d’inventaires patrimoniaux concernant le patrimoine bâti. Or, de nombreux objets patrimoniaux physiques ne sont pas bâtis. C’est notamment le cas des voies anciennes, qui constituent néanmoins des éléments structurants du paysage. Les participants ont donc convenu de développer des outils ralliant les experts du patrimoine, les organismes gouvernementaux et les citoyens afin de contribuer à la sauvegarde de ces chemins.  

Les chercheurs ont également convenu de l’importance de garder les acteurs du milieu engagés dans la protection des paysages patrimoniaux. Ils ont ainsi jugé essentiel de lancer un chantier visant à doter le milieu d’une grille d’évaluation des voies anciennes. En établissant des critères et une méthodologie pour identifier les éléments patrimoniaux, la tâche des collectivités impliquées dans la conservation du patrimoine sera facilitée.  Enfin, les participants ont convenu de se rencontrer à nouveau en avril 2023 afin de poursuivre ces fructueux échanges.  

Notons finalement que la Fondation Histoire Québec lance un appel de candidatures pour les deux volets du prix d’excellence Paysages du mouvement/Paysages en mouvement, d’un montant de 750$. La Bourse de soutien à la recherche académique vise à favoriser le développement de ce champ d’expertise en émergence et à récompenser une production académique portant sur le patrimoine paysager du Québec. Le Prix Engagement rend quant à lui hommage à des personnes, des groupes ou des projets ayant consacré leur temps et leur énergie à promouvoir et défendre le patrimoine paysager. La date limite pour soumettre un dossier de candidatures est le 31 janvier 2023.  

Pour en savoir plus sur les paysages du/en mouvement, veuillez consulter le dossier disponible sur le site Web de la Fédération Histoire Québec.  

Pour contacter les organisateurs, veuillez écrire à paysagesenmouvement@gmail.com