Interpréter et cartographier l’urbanisation de Mercier au début du 20e siècle

Ce projet de recherche vise à faire le portrait socio-économique et démographique des « nouveaux développements » qui se concurrencent dans Mercier (anciennement Longue-Pointe) au début du 20e siècle. Il servira notamment à hiérarchiser la popularité de ces banlieues, à déterminer le profil type des chefs de ménage qui s’y établissent et, enfin, à visualiser les trajectoires géographiques de ces derniers à partir de leur dernière adresse connue. Le projet de recherche mettra à profit la cartographie QGISi, qui permettra de localiser les projets domiciliaires étudiés ainsi que plusieurs moyennes statistiques (âge des chefs de ménage, salaire annuel, nombre d’enfants, religion, ethnicité, etc.).


Le projet de recherche consiste à faire le portrait socio-économique et démographique des « nouveaux développements » qui se concurrencent dans Mercier (anciennement Longue-Pointe) au début du 20e siècle. Cette ruée des promoteurs, débutée avec le projet de Tétreaultville en 1902, est une étape charnière dans l’histoire du quartier et, par extension, de l’Est de Montréal. En plus d’avoir amorcé l’urbanisation du quartier en périphérie du vieux village de Longue-Pointe, ces promoteurs ont créé des « centres de gravité » industrialo-résidentiels à l’intérieur et autour desquels les familles vont s’établir jusqu’aux années 1960.

Trois objectifs structurent ce projet de recherche. Il s’agit d’abord de hiérarchiser la popularité de ces banlieues, notamment en comparant les stratégies publicitaires des promoteurs et l’attraction réelle de leurs projets immobiliers. Le second objectif vise à déterminer le profil type des chefs de ménage qui s’établissent dans huit de ces projets : Parc Terminal, Guybourg, Parc Dufresne, Parc Lebrun, Tétreaultville, Terrasse Bernard, Parc Fletcher, Terrasse Vinet. Enfin, le troisième objectif est de remonter à la dernière adresse connue des chefs de ménage à Montréal avant leur déménagement dans Mercier (ou leur provenance extérieure s’ils ont immigrés peu de temps avant le recensement de 1911). De cette façon, il sera possible de visualiser les trajectoires géographiques des chefs de ménage.

Le projet de recherche mettra à profit la cartographie QGIS et devrait déboucher sur la publication d’une brochure numérique. La carte localiserait d’abord les huit projets domiciliaires. L’utilisateur pourrait consulter les moyennes statistiques (âge des chefs de ménage, salaire annuel, nombre d’enfants, religion, ethnicité, etc.), préférablement sous la forme de diagrammes. Un onglet lui permettrait d’agrandir la carte à l’échelle de Montréal pour situer la provenance des chefs de ménage à Montréal sous la forme de points.

À l’automne 2020, le dépouillement est complété. Les données ont été compilées par district de recensement, soit Longue-Pointe, Tétreaultville et Beaurivage. On compte 1341 chefs de famille. Les hypothèses de recherche se confirment; l’exode rural n’est pas le moteur de déplacement des chefs de ménage dans les projets immobiliers de Longue-Pointe (Mercier). Deux tendances sont observées. Dans un premier cas, les chefs de ménage habitent Montréal depuis quelques années, en particulier Hochelaga, Maisonneuve et les quartiers formant l’actuel Plateau Mont-Royal. C’est donc un déplacement plus à l’est, vraisemblablement motivé par la présence d’industries majeures à Longue-Pointe, le prix des loyers ainsi que par l’abondance d’opportunités foncières à proximité du bassin industriel de Maisonneuve. Dans un deuxième cas, 10% des chefs de ménage sont des immigrants de première génération. Ils sont arrivés à Montréal deux ou trois ans avant le recensement de 1911. Ces immigrants récents se déplacent eux aussi à l’est dans le but de devenir propriétaires et d’avoir accès à de meilleurs emplois. La prochaine étape du projet consiste à regrouper les données par projet immobilier et à concevoir la carte interactive. Une synthèse statistique sera également produite.


Réalisations

Communications et conférences

  • GAUDRY, William, « Promoteurs et déplacements urbains à Longue-Pointe au début du 20e siècle », communication présentée dans le cadre de la série de conférences en ligne Les Midis du Labo, organisée par le Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal, 25 février 2021

Soutien financier

FRQSC

Partenaire

Responsables

  • William Gaudry, directeur de l’Atelier d’histoire Mercier-Hochelaga-Maisonneuve
  • Harold Bérubé, Université de Sherbrooke

Personnel de recherche

  • Anne-Marie Dubreuil, étudiante, UQAM (2020)