L’édition 2016 de l’École d’été Montréal numérique a été tenue du 15 au 21 mai dernier au Campus Longueuil de l’Université de Sherbrooke. Troisième d’une série de quatre écoles d’été offertes par le Partenariat de recherche Montréal, plaque tournante des échanges, cette édition sur le thème de L’histoire par l’image comportait quelques 12 conférences présentées dans le cadre de 7 journées thématiques, alternant les explorations théoriques et les travaux appliqués en laboratoire d’informatique.
Au cours de cette semaine intensive, les 20 participants – étudiants, diplomés ou professionnels en histoire, archivistique, muséologie et patrimoine – ont pu se familiariser avec le cycle complet du travail à partir de l’image : de l’image comme source, en passant par sa numérisation, puis par son utilisation comme outil pédagogique, jusqu’à sa mise en valeur sur le Web ou dans le cadre d’expositions.
Les conférenciers invités sont venus appuyer l’équipe professorale composée de 5 professeurs-chercheurs de l’UQAM et de l’Université de Sherbrooke. Ils ont proposé un regard critique sur les pratiques actuelles à l’égard des sources iconographiques, de la conservation des archives numériques et de leur mise en valeur auprès des publics.
Le programme d’activités a été brillamment lancé par la conférence d’ouverture « Une image vaut mille mots et peut en cacher d’autres – L’apport incontestable de l’iconographie à l’illustration de l’histoire » donnée par Jacques Des Rochers, conservateur de l’art canadien au Musée des beaux-arts de Montréal. Cet exposé a été suivi de nombreuses conférences sur des thématiques variées et complémentaires :
- Nicolas Bednarz, analyste en gestion des documents et des archives et Mario Robert chef de la Section des archives à la Ville de Montréal : «Communiquer les photographies et les images des Archives de Montréal».
- Vincent Boutonnet, professeur au Département des sciences de l’éducation à l’Université du Québec en Outaouais : «Étude de cas historique : la Chute de la Chaudière et son iconographie».
- Joanne Burgess, professeure au Département d’histoire de l’UQAM : «Les images pour le dire : l’historien, l’exposition et la communication visuelle».
- Isabelle Jacques, conseillère en patrimoine au ministère de la Culture et des Communications : «Le système de gestion et de diffusion du patrimoine culturel québécois du ministère de la Culture et des Communications : constituer et rendre accessible un inventaire national, collaboratif et pluridisciplinaire».
- Marie-Pierre Nault, archiviste responsable de l’animation à la Direction des services aux usagers et aux partenaires de BAnQ : «Les archives à BAnQ».
- Jean-François Palomino, cartothécaire et coordonnateur à la diffusion des collections patrimoniale à BAnQ : «Une collection iconographique incontournable pour illustrer l’histoire de Montréal : les albums spicilèges d’Édouard-Zotique Massicotte».
- Stéphanie Poisson, chargée de projet, Web et multimédia au Musée McCord : «Les collections sont en ligne. Mais encore!»
- Léon Robichaud, professeur au Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke, « Les caractéristiques d’une image numérique».
- Tanya Southcott, doctorante à l’École d’architecture de l’Université McGill : «Self-Representation and the City: The Photography of Edith Mather».
- Catinca-Adriana Stan, chargée de cours à la Faculté des sciences de l’éducation, Université Laval : «Illustrer le territoire québécois : instrumentalisation du paysage dans les manuels d’histoire au secondaire».
- Natasha Zwarich, professeure au Département d’histoire de l’UQAM : «Démystifier les métadonnées pour assurer la gestion des ressources numériques».
Le 18 mai 2016, une table-ronde ouverte au public s’est déroulée en soirée. Un public nombreux a pu entendre trois intervenantes venus partager le fruit de leurs travaux de recherche sous l’angle de la thématique « Images de l’intime et du quotidien : produire, choisir, réinterpréter ». Michelle Comeau a présenté une sélection de photos tirées d’un inventaire photographique des Archives de la Ville de Montréal, qui montrent des scènes de vie quotidienne dans le Faubourg à m’lasse avant sa destruction. Magali Uhl a plutôt choisi de nous parler des diverses identités que nous adoptons et des histoires que nous nous racontons à propos de notre propre vie, en s’appuyant notamment sur le travail de Sarah Polley lors de la réalisation du film « Stories We Tell ». Finalement, Marie-Michèle Tremblay, accompagnée du producteur et réalisateur Éric Ruel, est venue présenter le projet télévisuel « J’ai la mémoire qui tourne ». Suite aux présentations des intervenants, de nombreuses questions de la part du public ont lancé des discussions animées dans la salle.
Comme pour les éditions précédentes, une journée de colloque est venue clôturer cette École d’été, au cours de laquelle les participants ont pu présenter les expositions virtuelles produites durant la semaine en exploitant notamment le Web-logiciel StoryMap.
Impressionné par la qualité des parcours StoryMaps produits par les participants de l’École d’été Montréal numérique, Brent Hall, directeur de Esri Canada, évalue actuellement la possibilité de les rendre disponibles dans un portail sur l’histoire et les Système d’information géographique (SIG).