Cette année, c’est avec le ministère de la Culture et des Communications que l’École d’été a collaboré pour concevoir la variété d’activités pédagogiques permettant d’approfondir le thème choisi : Le passé modélisé. Cette thématique abordait les ressources relatives au patrimoine bâti et au paysage : matériel cartographique, plans architecturaux, archives textuelles et iconographiques, etc. Elle s’intéressait aussi au traitement de ces données historiques par diverses méthodes, tout spécialement les outils de modélisation 3D/4D. Un vaste éventail de conférences, de visites de terrain et d’ateliers pratiques ont ainsi permis aux participants de découvrir l’apport du numérique et de la modélisation 3D/4D à la recherche, sa diffusion et à l’élaboration d’applications destinées à divers milieux (écoles, musées, organismes en patrimoine).
En plus des professeurs encadrants de l’UQAM et de l’Université de Sherbrooke, l’École d’été 2015 a reçu des conférenciers provenant de plusieurs institutions, tant du Canada et des États-Unis que de la France. Parmi ces présentations, toutes liées par le fil conducteur de la modélisation et du numérique, citons la conférence d’ouverture de Robert Vergnieux de l’Université de Bordeaux III, qui portait sur les changements créés par les technologies numériques, et notamment celles de la « 3D », sur les pratiques en sciences humaines et sociales. Cet exposé, qui proposait les réflexions issues de toute une carrière consacrée à ce sujet, a sonné un coup d’envoi des plus prometteurs. Pour les autres présentations, leurs titres mêmes donnent un bon aperçu des différents horizons abordés :
- John Bonnett, professeur au Département d’histoire de l’Université de Brock : « The Topographic Revolution in the Digital Humanities ».
- Joanne Burgess, professeure au Département d’histoire de l’UQAM : « L’historien et le patrimoine bâti : ressources et stratégies de recherche ».
- Nathalie Charbonneau, professionnelle de recherche, Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal, et Éric Giroux, directeur adjoint, responsable de la recherche et des collections, Écomusée du fier monde : « La modélisation 4D, un outil pour lire et comprendre le patrimoine bâti : le cas du complexe industriel Alphonse Raymond ».
- François Dufaux, professeur à l’École d’architecture de l’Université Laval : « Morphologie numérique : reconstruire la formation et la transformation du milieu bâti ».
- Alain Gelly, historien à l’agence Parcs Canada : « De la reconstitution pour faire revivre Louisbourg à la restitution de volume historique et la création de volume expressif aux Forges du Saint-Maurice ».
- Mathieu Rocheleau, conseiller en développement culturel numérique au ministère de la Culture et des Communications : « Pour un écosystème des usages de la 3D en sciences historiques ».
Le 21 mai 2015, toujours dans le cadre de l’École d’été, une table ronde ouverte au public intitulée « Jeux sérieux et enseignement : qu’apprend-on avec le 3D? / Teaching with Serious Games » a eu lieu. Animée par Léon Robichaud, professeur à l’Université de Sherbrooke et co-organisateur de Montréal numérique, cette table ronde s’est intéressée à l’enseignement à travers les jeux sérieux ainsi qu’aux liens entre modélisation et jeux pédagogiques. Les présentations, assurées en français et en anglais, ont été faites par Elizabeth Goins, du Rochester Institute of Technology, Alexandre Joly-Lavoie, doctorant en didactique de l’histoire à l’Université de Montréal et Richard M. Levy, professeur d’aménagement et de science informatique à l’Université de Calgary. Les trois panélistes ont abordé ce thème selon trois approches différentes : la création de jeux éducatifs pour les musées et les institutions patrimoniales afin d’attirer une audience nouvelle, l’utilisation de la reconstitution 3D dans l’enseignement, et l’expérimentation en enseignement secondaire des jeux commerciaux dans l’apprentissage de l’histoire. La table ronde, qui a suscité de nombreuses questions de la part du public, a permis d’aborder, en plus des thèmes présentés par les conférenciers, d’autres sujets au cœur de la problématique actuelle de l’enseignement à travers les jeux 3D .
Une formation au logiciel de modélisation SketchUp était également au programme. Encadrés par Léon Robichaud et Philippe Michon, les participants ont pu s’initier à ce logiciel. Ils ont eu à modéliser un magasin-entrepôt du Vieux-Montréal à partir de dossiers documentaires réalisés par Joanne Burgess et Gilles Lauzon ainsi que de relevés sur le terrain. L’École d’été s’est terminée par un mini-colloque autour de l’utilisation du numérique. Pendant cette journée, les participants ont fait le lien entre leurs projets de recherche respectifs et l’apprentissage de la modélisation au cours de la semaine précédente.
Ces conférences et travaux pratiques ont été complétés par des activités variées mais toujours en lien avec la thématique, telles la visite du Musée Stewart et de sa maquette du Vieux-Montréal par Guy Vadeboncœur, consultant en muséologie (ex-directeur et conservateur en chef du Musée Stewart) ou la visite du Vieux-Montréal par Chantal Grisé, architecte à la Direction générale du patrimoine au ministère de la Culture et des Communications.
L’École d’été s’est déroulée dans une ambiance de travail investi, doublée d’un grand enthousiasme de la part des participants, qui ont souligné la variété et la qualité des présentations, ainsi que l’encadrement professionnel et soutenu de la part des professeurs, des conférenciers et des formateurs.
L’École d’été Montréal numérique est partenaire du Printemps numérique 2015.
