Le 25 novembre 2016, les membres et partenaires du Laboratoire se sont réunis pour une journée d’échanges sur les avancées de leurs projets individuels et communs. La rencontre a débuté sur un ton de nouveauté avec la présentation du futur site Web, plus convivial et à l’image de l’équipe. Ce dernier, dont l’inauguration est prévue pour le mois de mars 2017, sera une vitrine incontournable des projets, des activités et des réalisations du Laboratoire.
Par la suite, divers projets de recherche menés par des partenaires et soutenus par le Laboratoire ont été exposés. D’abord, Justin Bur, coordonnateur de Mémoire du Mile-End, a dévoilé la carte historique interactive lancée en décembre 2016. Sous la supervision de Michelle Comeau, chargée de cours au Département d’histoire de l’UQAM, l’adjointe de recherche Valérie Wagner a eu le mandat de documenter trois bâtiments qui sont venus s’ajouter aux autres fiches descriptives disponibles sur la carte. Dans un deuxième temps, Catherine Charlebois, muséologue au Centre d’Histoire de Montréal, a décrit le projet d’exposition «Explosion 67 – Terre des jeunes». Cette dernière sera dévoilée le 16 juin 2017. Danielle Rompré, des Musées de la civilisation, a poursuivi en soulignant l’important partenariat avec le Laboratoire dans le cadre du projet «La représentation de la ville dans les collections des Musées de la civilisation», auquel a participé l’adjointe de recherche Annick Tremblay. Cette collaboration permettra la mise en valeur d’un corpus de quelque 1000 images de représentations urbaines grâce à des outils de diffusion numérique. Puis, Étienne Martel, ancien adjoint de recherche et diplômé de la maîtrise en histoire appliquée de l’UQAM, a fait part de la publication du premier livret d’une série de trois sur l’histoire des débardeurs du port de Montréal. Réalisé en collaboration avec l’Atelier d’histoire des débardeurs du port de Montréal et du Syndicat des débardeurs, ce livret lui a permis de diffuser les connaissances qu’il a cumulées lors de son projet d’études intitulé «Une vie de débardeur : troubles et changements au port de Montréal (1960-1975)», publié en 2014.
La journée s’est poursuivie avec une présentation des derniers avancements de la plateforme SCHEMA (Système de Cartographie de l’HistoirE de MontréAl), une infrastructure de données historiques géospatialisées développée par l’équipe du Partenariat de recherche Montréal, plaque tournante des échanges. Après un rappel de la genèse et du fonctionnement de SCHEMA par Léon Robichaud, professeur au Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke, Kim Petit, coordonnatrice des projets numériques, en a dévoilé les nouveautés. Parmi celles-ci, notons l’ajout d’un formulaire de métadonnées, d’images et de liens dans des infobulles, de connections à la base de données, des applications qui permettent de naviguer dans des données géoréférencées ainsi qu’un index des cartes géorectifiées du Laboratoire. L’objectif est de créer, à terme, une interface accessible au grand public.
Après cette mise en contexte, il a été question de l’apport de SCHEMA aux projets de Montréal, plaque tournante des échanges et des avancées de la géolocalisation de données historiques. Alain Roy, membre du Laboratoire, a montré que la géolocalisation d’informations relatives à des assemblées populaires et des pétitions survenues suite à l’incendie du Parlement du Canada-Uni à Montréal, en 1849, permet de jeter un regard neuf sur cet événement. Michelle Comeau et Laura Barreto Palacio, stagiaire DESS spécialisée en systèmes d’information géographique (SIG), ont poursuivi en présentant un projet portant sur les commerces d’alimentation du quartier Centre-Sud à Montréal (1947-1963) ainsi que sur les défis de géolocalisation dans ce secteur qui a connu d’importantes démolitions. Joanne Burgess, directrice du Laboratoire, a continué en soulignant que les améliorations apportées à SCHEMA en 2016 lui ont permis d’approfondir ses recherches sur les épiciers du Vieux-Montréal pendant la période 1851-1880, notamment grâce aux croisements des données par l’utilisation de filtres. Par la suite, Harold Bérubé a montré l’apport de SCHEMA, tant pour des études à l’échelle micro que macro, en donnant deux exemples de projets qu’il mène : l’un portant sur la mutation du Square Mile (1945-1980) et l’autre sur les représentations des banlieues de Montréal (1950-1970). Enfin, l’adjoint de recherche Guillaume Fortin a présenté les enjeux méthodologiques qui sont survenus dans le cadre du projet de cartographie de l’industrie agroalimentaire du Centre-Sud pour les années 1890, 1929, 1946 et 1983. Les données recueillies pour cette recherche pourront être explorées grâce à des cartes interactives dans le cadre de la future exposition «Nourrir le quartier, nourrir la ville», qui sera présentée à l’Écomusée du fier monde à partir du 18 mai 2017.
Le Laboratoire a ensuite tenu à féliciter deux de ses membres, qui ont chacun obtenu une bourse du FRQSC. La thèse de Véronique Stahn, adjointe à la direction et candidate au doctorat en muséologie, médiation et patrimoine, tente de cerner comment l’identité canadienne est reflétée par l’histoire du Musée des beaux-arts du Canada entre 1880 et 2007. William Gaudry, adjoint de recherche et candidat au doctorat en histoire, s’intéresse à la construction du Pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine et son incidence sur le développement économique de l’est de l’île de Montréal et de la Rive-Sud entre 1960 et 1967.
La fin de l’après-midi a été l’occasion de faire le point sur les projets numériques du Laboratoire. Anna Thirion, chercheure postdoctorante, et Nathalie Charbonneau, agente de recherche en patrimoine et numérique, ont présenté leur travail conjoint de modélisation en 4D du bâtiment ayant hébergé le premier marché Saint-Anne et le Parlement du Canada-Uni. Les résultats de cette recherche seront éventuellement intégrés à une plateforme numérique d’analyse et de diffusion, destinée à être utilisée comme outil de médiation par le musée Pointe-à-Callière. Dans un même ordre d’idées, Nathalie Charbonneau, Léon Robichaud, Vanessa Blais, chercheure régulière au Laboratoire et professeure au Collège Édouard-Montpetit, ainsi que l’ingénieur Nicolas Spiric ont fait état des progrès du projet de modélisation en 3D/4D des gares ferroviaires patrimoniales et de leur intégration au Web. Marie-Claude Larouche, professeure au Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières et Nicolas Beaudry, professeur au Département des lettres et humanités de l’Université du Québec à Rimouski, ont partagé les résultats de leur enquête sur la réception de l’exposition «Confitures et marinades Raymond». Finalement, Léon Robichaud a fait état des derniers développements de la Bibliographie sur l’histoire de Montréal et de la Chronologie de Montréal, deux outils qui font autorité en la matière.
Cette journée s’est terminée dans une ambiance festive avec le pré-lancement d’Éveil et enracinement : approches pédagogiques innovantes du patrimoine culturel, un ouvrage sous la direction de Marie-Claude Larouche, Joanne Burgess et de Nicolas Beaudry, professeur au Département des lettres et humanités de l’UQAR.