L’exposition «Déjouer la fatalité» pérennisée à travers une exposition permanente, une cyberexposition et une carte interactive!  

L’exposition Déjouer la fatalité : pauvreté, familles, institutions, présentée de 2019 à 2020 à l’Écomusée du fier monde et dont le volet cartographique a bénéficié de l’expertise du LHPM, fait l’objet d’une pérennisation physique et virtuelle. Il est maintenant possible de la (re)visiter grâce à une installation permanente au Morrin Centre de Québec, une exposition en ligne, une brochure et l’ajout d’une carte interactive sur la plateforme SCHEMA. Cette dernière cartographie l’emplacement des institutions montréalaises de prise en charge de la pauvreté, de la maladie, de la déviance et de la criminalité.   

Désormais présentée de manière permanente au Morrin Centre, à Québec, cette exposition s’intéresse à l’histoire de l’enfermement comme mode d’intervention privilégié auprès de familles pauvres et des indigents entre le milieu du 19e siècle et les années 1930. Si l’exposition originale présentée à l’Écomusée du fier monde visait à révéler l’évolution des enjeux sociaux dans le quartier Centre-Sud et la « réponse » institutionnelle apportée, l’installation présentée au Morrin Centre se concentre sur la présentation d’institutions de la région de la ville de Québec. Bien qu’elles se consacrent à des problèmes sociaux très variés, ces institutions publiques ou privées que sont la prison, l’école de réforme, l’hospice ou encore l’asile prennent le parti de l’internement et de la mise à l’écart de la société. L’exposition a ainsi pour objectif de lever le voile sur l’histoire de ces établissements en rappelant les raisons de leur développement. Elle invite à voir au-delà des murs pour comprendre l’institution de l’intérieur en faisant sortir du silence et de l’oubli l’expérience des personnes considérées, à l’époque, comme indigentes, folles, déviantes ou délinquantes. Soulignons que l’équipe du Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS), qui a piloté la recherche, a bénéficié de l’expertise du Laboratoire pour la cartographie des différentes institutions de prise en charge sur le territoire montréalais entre 1850 et 1930.   

Déjouer la fatalité a également fait l’objet d’une cyberexposition faisant suite à l’exposition muséale présentée dans un premier temps à l’Écomusée du fier monde et maintenant au Morrin Centre. Celle-ci, disponible en français et en anglais, reprend la trame narrative initiale tout en étant bonifiée de contenu inédit. Cette exposition virtuelle met de l’avant ces nombreuses institutions et les raisons de leur développement dans une société profondément traversée par l’enjeu de la justice sociale. La mise en place de cette plateforme web fut effectuée par Sonia Blouin, doctorante en histoire à l’Université de Sherbrooke et membre étudiante du Laboratoire. L’exposition peut également être consultée en ligne sous forme d’une brochure, disponible sur la plateforme Érudit. La conception de ce document fut dirigée par Martin Petitclerc, commissaire de l’exposition, professeur au Département d’histoire de l’UQAM et collaborateur du LHPM. La membre étudiante Véronika Brandl-Mouton, ainsi que Kim Petit, coordonnatrice aux projets numériques du Laboratoire entre 2013 et 2020, figurent parmi ses co-auteurs.  

De plus, le LHPM, participe à la pérennisation de l’exposition par la mise en ligne de la Carte interactive du réseau d’institutions de régulation sociale de Montréal entre 1841 et 1921. Cette dernière est disponible sur la plateforme numérique SCHEMA. La carte, qui regroupe une application simple et une application de recherche, répertorie l’emplacement des institutions montréalaises de prise en charge de la pauvreté, de la maladie, de la déviance et de la criminalité pour les années 1841, 1861, 1881, 1901 et 1921. Le projet a été réalisé en collaboration avec le CHRS et l’Écomusée du fier monde, sous la direction de Martin Petitclerc, Donald Fyson et Janice Harvey. Il a aussi bénéficié de l’expertise cartographique de Kim Petit, de Laura Barreto, agente de recherche en systèmes d’information géographique-historique (SIG-H) du LHPM, et de Samuel Monat, adjoint à la recherche en systèmes d’information géographique-historique (SIG-H) du Laboratoire.   

Il est heureux que cette exposition trouve une nouvelle vie et qu’elle ouvre la voie à de nouveaux projets sur le réseau institutionnel du Québec et son histoire!