Le Laboratoire au 75e Congrès de l’IHAF 

Le 75e congrès annuel de l’Institut d’histoire de l’Amérique française (IHAF) s’est déroulé du 19 au 21 octobre 2023 au Collège militaire royal du Canada à Saint-Jean-sur-Richelieu autour du thème Pouvoirs et mémoires dans les Amériques françaises. Ce rendez-vous scientifique annuel d’importance a été orchestré autour des enjeux de pouvoir et de mémoire liés à l’héritage colonial ainsi qu’aux appartenances et à la succession des pouvoirs étatiques. Plusieurs chercheurs et membres étudiants du Laboratoire y ont participé.  

Dans le cadre de la séance La justice et les hommes de loi qui s’est déroulée le 20 octobre 2023, Olivier Chiasson-Losier, membre étudiant du Laboratoire et candidat à la maîtrise en informatique appliquée à l’histoire à l’Université de Sherbrooke, a présenté la communication « Analyse cartographique du recours à la justice criminelle. Le cas de Montréal à la fin du Régime français (1740-1755) ». Celle-ci proposait de s’intéresser aux caractéristiques spatiales de la criminalité dans la juridiction royale de Montréal entre 1740 et 1755, en plus d’aborder les premiers résultats de ses recherches de maîtrise. 

Ce même jour, Joshua Duquette, membre étudiant du LHPM et candidat à la maîtrise en histoire à l’Université de Sherbrooke, a participé à la séance Répressions et usages de la violence lors de laquelle il a proposé une présentation intitulée « Montréal ne se fera plus prendre comme à la St-Jean. Mécanismes de répression politiques et policiers des manifestations montréalaises (1967-1968) ». Il s’est alors attelé à identifier et à examiner l’évolution du maintien de l’ordre et des pratiques policières en lien avec le phénomène manifestant au cours des années 1967 et 1968 à Montréal, mettant ainsi en lumière les enjeux et les débats soulevés par le processus de mise en ordre.  

Cette journée d’échanges a aussi été l’occasion pour des membres chercheurs du Laboratoire d’assumer la présidence de certaines séances. Ce fut notamment le cas de Léon Robichaud, professeur au Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke et membre du bureau de direction du LHPM, qui a présidé la table ronde Du texte aux octets. La numérisation et la transcription des documents de la Nouvelle-France avec Transkribus, ainsi que de Magda Fahrni, professeure au Département d’histoire de l’UQAM et collaboratrice au Laboratoire, qui a tenu les rênes de la séance Genre et marginalité. 

Le 21 octobre 2023, Catherine Lampron, membre étudiante du LHPM et candidate à la maîtrise en informatique appliquée à l’histoire à l’Université de Sherbrooke, a offert la présentation « Être asservi en Nouvelle-France : résistances quotidiennes et relations de pouvoir des personnes esclaves (1700-1760) » lors de la séance Esclavage et Amériques. Elle s’est intéressée à la place du pouvoir, privé ou colonial, dans la vie des esclaves de la Nouvelle-France et les moyens qu’ils employaient afin de s’y adapter ou d’y résister.  

Le membre diplômé Jean-Philippe Carlos a de son côté pris part à la séance Histoire intellectuelle en présentant une communication intitulée « Ma chicane avec l’impôt : une critique traditionaliste de l’État-providence canadien (1945-1957) ». Cette dernière revenait sur la saga judiciaire opposant François-Albert Angers au ministère du Revenu national du Canada de 1945 à 1957. Jean-Philippe a alors fait le point sur les critiques idéologiques de cette lutte ainsi que sur les méthodes de médiatisation utilisées par Angers pour accroître la visibilité de sa cause dans l’espace public.  

Les échanges se sont poursuivis lors de la séance Économie, propriété et consommation lors de laquelle Joanne Burgess, directrice du LHPM et professeure au Département d’histoire de l’UQAM, a proposé la communication « Migration et économie urbaine : les maîtres boulangers de Montréal à la fin du 19e siècle ». Celle-ci mettait à l’avant-plan la fabrication et le commerce du pain dans une ville de Montréal qui reçoit un grand nombre de migrants en provenance de la campagne. Mme Burgess a retenu comme focale les acteurs de ce secteur économique en milieu d’accueil pour cerner la place qu’y occupent les migrants, identifier leurs lieux d’origine et interroger les modalités de leur insertion dans la boulangerie et, plus largement, dans la vie urbaine.  

La séance Mémoires et commémorations fut quant à elle présidée par Harold Bérubé, professeur au Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke et collaborateur au Laboratoire. Cette séance fut l’occasion pour Alain Roy, historien et cochercheur au LHPM, d’offrir la présentation « Des mémoires villageoises sous influence? L’enjeu des monographies de paroisse en France et au Québec (1900-1920) ». Il y a abordé le conflit de mémoire et de méthodologie entourant la monographie de paroisse en France, en plus de s’interroger sur l’extension de cette querelle au territoire québécois. 

Enfin, cette dernière journée d’échanges s’est conclue par la séance Le recours aux savoirs expérientiels et aux mémoires marginalisées pour faire l’histoire autrement, qui était présidée par Martin Petitclerc, professeur au Département d’histoire de l’UQAM et collaborateur au LHPM.  

Ces fructueux échanges ont permis d’éclairer sous un jour nouveau les interactions entre pouvoirs et mémoires dans les Amériques françaises!