Dans le cadre du partenariat de recherche Trois siècles de migrations francophones en Amérique du Nord (1640-1940), auquel participe le Laboratoire, un colloque, organisé par l’historien belge Serge Jaumain, s’est déroulé à l’Université libre de Bruxelles les 2 et 3 mai 2022. Cet événement portait sur « Un siècle de migrations franco-européennes vers l’Amérique du Nord (1840-1940) ». Il rassemblait, en présence ou en ligne, une douzaine de chercheurs et bon nombre d’étudiants. Les travaux portaient surtout sur l’immigration belge au Canada, mais certains abordaient aussi les mouvements migratoires français et suisse. Paul-André Linteau et Mario Robert, tous deux membres du Bureau de direction du LHPM, y ont chacun présenté une communication lors de la séance Migrations belges au Canada : Études de cas, qui s’est tenue le 3 mai.
La présentation de Paul-André Linteau s’intitulait « Les immigrants belges à Montréal au début du 20e siècle : un coup de sonde à Maisonneuve ». S’appuyant sur le dépouillement des fiches du recensement de 1911, la recherche a permis d’identifier, sur le territoire de l’ancienne ville de Maisonneuve, 157 immigrants belges regroupés au sein de 52 ménages. Il y a parmi ces gens des hommes seuls, vivant en pension, mais surtout des couples ayant fait le trajet ensemble, parfois avec des enfants. Il s’agit de personnes récemment arrivées (à 80% depuis 1906). Ils sont majoritairement ouvriers, puisque la moitié travaille en usine et d’autres dans la construction et les transports; seulement quatre sont de petits patrons. Comme l’ensemble de la population de Maisonneuve, ils sont massivement locataires. Ce premier coup de sonde révèle des phénomènes intéressants, mais il faudra l’apport d’autres sources pour comprendre plus en profondeur ce mouvement migratoire.
La communication de Mario Robert abordait quant à elle « Le parcours migratoire d’une famille belge au 19e siècle : les Meese ». Présentée sous la forme d’une carte narrative (story map), elle visait à montrer une version préliminaire de la trajectoire des membres d’une famille flamande, de leur naissance à leur installation définitive dans l’île de Montréal. À partir d’archives belges, canadiennes et québécoises, cette recherche et son produit numérique illustré ont permis de saisir l’importance des compatriotes belges dans l’émigration et l’établissement des Meese dans leur nouveau pays. Cette filière et, subséquemment, la constitution d’un réseau familial seront les prochaines étapes de cette étude.