La nouvelle édition du colloque Jean-Marie Fecteau se déroulera les 26, 27 et 28 mars 2024 au local D-R200 dans le pavillon Athanase-David de l’UQAM. L’événement, qui est coorganisé entre autres par Rose Latendresse, membre étudiante du LHPM, et Gabrielle Pomerleau, adjointe aux communications et au site Web, rappelle la mémoire du professeur et membre fondateur du Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS) Jean-Marie Fecteau. Il a pour objectif de rassembler les jeunes chercheurs spécialistes de tous les champs spatiotemporels afin de partager les fruits de leurs recherches. Cette année, quatre membres étudiants du Laboratoire présenteront les résultats de leurs travaux de recherche respectifs.
Le 26 mars, Joshua Duquette, candidat à la maîtrise en histoire à l’Université de Sherbrooke, participera au panel Les idées de la Révolution tranquille qui se déroulera à partir de 11h30 et qui sera présidé par Magda Fahrni, collaboratrice au LHPM. Sa communication, intitulée « 1968 : un moment pour le maintien de l’ordre. Professionnalisation et militarisation de la police de Montréal en 1968 », abordera le déploiement du corps policier montréalais dans le contexte bouillant des années 1960 et 1970 ainsi que les méthodes employées afin de maintenir l’ordre dans les rues de la métropole. L’année 1968 est charnière puisqu’on assiste alors à l’apparition d’une véritable escouade antiémeute au sein du service de police de Montréal. À l’aide d’archives policières et de journaux, Joshua propose d’identifier et d’examiner en quoi 1968 constitue un moment particulier pour le maintien de l’ordre et le Service de police montréalais, en plus de mettre en lumière les enjeux et les débats soulevés par les évolutions policières.
À partir de 14h15, ce sera au tour d’Olivier Chiasson-Losier, également candidat à la maîtrise à l’Université de Sherbrooke, de prendre la parole au cours du panel Justice et pouvoir étatique à l’époque moderne. Il livrera la communication « Les Montréalais en justice : les justiciables dans les procès criminels de la juridiction royale de Montréal (1740-1755) ». La justice criminelle en Nouvelle-France et les justiciables, ces personnes convoquées en justice, ne sont pas méconnus des travaux académiques qui les abordent en introduction ou de manière contextuelle. Cette communication leur accordera une place centrale en mettant en valeur la pluralité des identités retrouvées dans les procès criminels à la fin du Régime français de la juridiction royale de Montréal. Pour ce faire, Olivier abordera les caractéristiques associées à ces individus : genre, âge, profession, origine ethnique et espaces fréquentés. Il mettra ainsi l’accent sur la spatialité en s’intéressant aux lieux de résidence, aux lieux d’origine des justiciables et aux lieux où sont commis les méfaits, ce qui lui permettra de rendre compte de la diversité des plaignants, des accusés et des victimes rencontrés dans les procès criminels.
Le 27 mars à 10h45, la candidate à la maîtrise en histoire à l’UQAM Camille Champagne-Tremblay participera au panel Régulations sociales et marginalités qui sera présidé par Martin Petitclerc, collaborateur au LHPM. Elle y présentera la communication « En mangeant leur soupe, à quoi rêvent les déshérités? ». Avant que ne soient construits l’UQAM, le métro et la place Émilie-Gamelin se trouvait à cet endroit un complexe institutionnel des Sœurs de la Providence comprenant l’Orphelinat Saint-Alexis, l’Asile de la Providence, l’institut Bruchési, les Jardins de l’Enfance, le dépôt des pauvres et l’œuvre de la Soupe. Camille s’attardera sur cette congrégation en mettant de l’avant son action philanthropique et le discours entourant la prise en charge de la population marginalisée dans le contexte de modernisation des années 1950 et 1960.
Ce panel sera aussi l’occasion d’en apprendre davantage sur les recherches de Patrick Leclair, candidat à la maîtrise en histoire à l’UQAM et membre étudiant du LHPM, à travers la communication « Guy-Favreau et la reconnaissance du quartier chinois de Montréal ». Cette présentation exposera le contexte et les motifs ayant justifié la construction du Complexe Guy-Favreau, ainsi que son impact sur le quartier chinois de Montréal. Les recherches de Patrick suggèrent qu’à l’origine, l’édification de cet espace s’inscrit dans les circonstances liées à la lutte aux taudis et à la mise en place de l’État providence. La forme de rénovation urbaine privilégiée est alors caractérisée par un style plutôt autoritaire où la société civile est absente et où l’on fait table rase du passé. Présenté au public en 1972 dans un nouveau contexte socioéconomique et de préservation du patrimoine, le projet est finalement modifié afin de préserver l’aspect résidentiel et identitaire du quartier.
Les communications présentées dans le cadre du colloque Jean-Marie Fecteau se dérouleront en présentiel les 26, 27 et 28 mars 2024 au local D-R200 dans le pavillon Athanase-David de l’UQAM.
Nul doute que cette rencontre mettra en relief l’éclectisme et la richesse de la recherche historique étudiante menée par la relève!