Le 26 janvier 2023, le Laboratoire a convié le public à sa toute première conférence en mode hybride! L’équipe a reçu Mario Robert, membre du bureau de direction du LHPM et président de la Société historique de Montréal, ainsi que Paul-André Linteau, codirecteur du Laboratoire et professeur émérite au Département d’histoire de l’UQAM. Ceux-ci ont présenté la conférence « Regards sur les immigrantes et immigrants belges à Montréal », dont la captation est désormais disponible sur la chaîne YouTube du Laboratoire.
Au cours de cet événement, qui a rassemblé une quarantaine de personnes, les conférenciers ont évoqué leurs travaux respectifs sur l’immigration belge au Québec. « L’émigrant n’est pas censé arriver au Canada sans réseau », tel est le constat fait par Linteau, Frenette et Le Jeune dans leur ouvrage sur l’immigration française au Canada[1]. Mario Robert a poursuivi cette réflexion par le biais de sa communication Comment se constituent les réseaux d’une famille émigrante belge : L’exemple des Meese (1863-1913). Depuis leur départ de Flandre occidentale et tout au long de leur parcours migratoire, les Belges montréalais sont présents auprès de la famille de Joseph Meese et de Rosalie Meire. Comment entrent-ils en contact ? Qui sont-ils ? Quel rôle jouent-ils dans l’implantation des Meese dans la région montréalaise ? Avec le mariage de leurs sept enfants au cours des décennies 1880 et 1890, un réseau familial prend forme. Quelles sont les caractéristiques de cette nouvelle filière ? Ces questionnements soulevés au cours de la présentation ont permis d’alimenter le contenu d’une étude de cas que mène M. Robert sur la famille Meese.
Pour sa part, Paul-André Linteau s’est attaché à brosser un portrait socioéconomique de cette communauté par le biais de sa communication intitulée Les immigrants belges à Montréal au début du 20e siècle : un coup de sonde à Maisonneuve. La présentation de M. Linteau a révélé certaines tendances, dont la prédominance de locataires et d’ouvriers au sein de ce groupe. Cet dernier partageait d’ailleurs ces caractéristiques avec la majorité des habitants de Maisonneuve.
Cette conférence s’inscrit plus largement au sein du Partenariat de recherche interdisciplinaire et intersectoriel Trois siècles de migrations francophones en Amérique du Nord (1640-1940), auquel participe le LHPM depuis 2019. Dirigé par Yves Frenette, professeur titulaire au Département des sciences humaines et sociales de l’Université de Saint-Boniface, ce partenariat vise à mettre en lumière la place centrale des migrations francophones dans la genèse et l’évolution des populations nord-américaines sur une période de trois siècles (1640-1940). Il a aussi pour objectif d’examiner l’impact des migrations sur l’expérience collective et individuelle des francophones en Amérique du Nord. Le LHPM contribue au programme de recherche du partenariat par l’implication de certains de ses membres, dont Paul-André Linteau et Mario Robert. Ils y agissent en tant que collaborateurs et travaillent sur le projet Les Belges à Montréal. Intégré au chantier sur les Belges en Amérique du Nord, ce programme de recherche met l’accent sur les mouvements migratoires belges vers Montréal. Il s’intéresse plus particulièrement aux caractéristiques d’ensemble de la communauté belge dans la métropole et aborde les trajectoires particulières des migrants (familles, professions, réseaux).
Soulignons que Joanne Burgess, directrice du Laboratoire, œuvre également au sein de ce partenariat à titre de cochercheuse. Elle chapeaute le projet Devenir Montréalais au 19e siècle. Celui-ci se situe au croisement de trois chantiers de recherche qu’elle mène sur Montréal au 19e siècle : l’étude des acteurs, des pratiques et des espaces commerciaux du Vieux-Montréal, alors le centre bourgeois et quartier des affaires de la ville ; l’étude des modalités d’approvisionnement en produits de base (lait et pain) d’une métropole alors en forte croissance, ainsi que l’étude des mouvements migratoires, surtout ceux issus des campagnes québécoises, et des parcours familiaux, sociaux et professionnels qui font de ces migrants de nouveaux Montréalais.
Ces projets stimulants éclairent sous un jour nouveau le rôle de Montréal comme plaque tournante migratoire!