Le 14 juin 2024, les membres du LHPM se sont réunis au Salon Orange de l’UQAM pour une journée entière d’échanges. Ils ont ainsi pu discuter des avancées et des résultats des différents projets réalisés, en plus de découvrir de nouvelles initiatives à travers six séances thématiques.
Les dernières nouvelles du LHPM
La première séance de la journée a offert un tour d’horizon des progrès réalisés dans le cadre de projets de longue date du Laboratoire. Le coup d’envoi a été donné par Annick Desmarais, historienne et membre diplômée du Laboratoire, et Marie Pigelet, membre étudiante et coordonnatrice du LHPM, qui ont présenté le balado Dans les coulisses de l’histoire. Elles ont abordé les différentes étapes menant à la production de la quinzaine d’épisodes qui composent cette série. Centrale à ce projet est la volonté de valoriser les travaux de recherche d’étudiants universitaires portant sur l’histoire et le patrimoine montréalais. Cet exposé fut l’occasion d’annoncer la diffusion prochaine des épisodes du balado sur la plateforme Karacal. Celle-ci, grâce à la géolocalisation, permettra de diffuser Dans les coulisses de l’histoire auprès d’un plus large public. Rappelons que le balado est présentement disponible en libre écoute sur CHOQ.ca, Spotify et Apple Podcasts.
Laura Barreto Palacio, agente de recherche en systèmes d’information géographique-historique (SIG-H) et coordonnatrice des projets numériques au LHPM, a ensuite exposé les avancées du projet Bibliographie sur l’histoire de Montréal. Ce dernier a franchi une nouvelle étape dans sa pérennisation, la Bibliographie étant désormais hébergée sur la vitrine des bibliographies du Service des bibliothèques de l’UQAM. À cette occasion, la Bibliographie s’est enrichie de 1 360 nouvelles entrées, pour un total de près de 15 000 documents répertoriés.
Joanne Burgess, professeure associée au Département d’histoire de l’UQAM et directrice du LHPM, a enchaîné en présentant le webdocumentaire De la ferme à l’assiette et sa bande-annonce. Produit en partenariat entre le LHPM, l’Écomusée du fier monde, le Centre de services scolaire de Montréal et le labdoc (Le laboratoire de recherche sur les pratiques audiovisuelles documentaires) de l’École des médias de l’UQAM, il propose une exploration interactive de trois aliments : le lait, le pain et les confitures, d’hier à aujourd’hui. Mme Burgess a souligné l’intégration du webdocumentaire à l’installation permanente Nourrir le quartier de l’Écomusée, en plus d’aborder la prochaine étape du projet, soit son introduction dans le cursus scolaire.
La séance s’est conclue par une communication de Léon Robichaud, professeur au Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke et codirecteur du LHPM, sur l’état des lieux d’un prochain numéro spécial de la Revue d’histoire de l’Amérique française, qui marquera le 20e anniversaire du Laboratoire. Ce numéro, que M. Robichaud dirige avec Joanne Burgess et Paul-André Linteau, professeur émérite au Département d’histoire de l’UQAM et codirecteur du LHPM, sera dédié à l’histoire de Montréal et devrait paraître à l’automne 2025.
Projet en démarrage : Montréal 1849
La séance suivante fut consacrée au projet de recherche Montréal 1849, qui se penche sur l’incendie du Parlement de la province du Canada à Montréal, ayant eu lieu le 25 avril 1849. Samir Skakni, membre étudiant du Laboratoire, a abordé le travail qu’il a accompli dans le cadre de son contrat au LHPM réalisé sous la supervision de Laura Barreto Palacio et de l’archéologue François Gignac. Cette expérience fut pour lui l’occasion d’effectuer de la transcription de dépositions à l’aide du logiciel Transkribus. À terme, cette opération permettra de reconstituer le déroulement de l’incendie en facilitant l’identification d’acteurs et de témoins, ainsi que des lieux que ceux-ci ont fréquentés au cours de la soirée. Laura Barreto Palacio est elle aussi intervenue lors de cette séance en présentant une version préliminaire d’une carte traduisant ces découvertes.
TSMF – Montréal, pôle migratoire
En après-midi, une troisième séance s’est intéressée à Montréal en tant que pôle migratoire. Celle-ci fut l’occasion pour la démographe Danielle Gauvreau et Paul-André Linteau de discuter des dynamiques migratoires de la plaine de Montréal vers la métropole. En se penchant sur les actes de mariage, les deux chercheurs comptent lever le voile sur le phénomène de migration familiale en le mesurant, en le périodisant, en identifiant les régions d’origine des migrants et en établissant des liens entre les paroisses de départ et d’arrivée des individus.
Cette communication fut suivie d’une présentation de Joanne Burgess sur les marchands de « dry goods » canadiens-français du Montréal victorien. Ce tout nouveau projet de recherche vise à identifier les marchands de « dry goods », leurs origines sociales et leur trajectoire migratoire.
Place à la relève
La quatrième séance de la journée fut consacrée à la relève scientifique du Laboratoire. Les membres étudiants et boursiers du LHPM Andréanne Martel, Francis Bélanger et Thierry Simonet ont tous les trois présenté leur projet de recherche en cours. Dans un premier temps, Andréanne Martel a défini son objet d’étude, les cartes de Louis-François Babel, comme un discours élaboré dans un contexte international particulier. L’objet cartographique, qui se trouve au cœur de sa recherche doctorale dirigée par Christina Contandriopoulos, professeure au Département d’histoire de l’art de l’UQAM et cochercheuse au LHPM, peut dès lors être conçu comme une archive territoriale qui lui permettra d’étudier les représentations du territoire, la toponymie et la mémoire.
Sa présentation fut suivie par celle de Francis Bélanger, également dirigé par Mme Contandriopoulos, qui a exposé ses intérêts de recherche liant la construction du récit national à l’architecture. Il a ainsi esquissé les pourtours de sa recherche de maîtrise, qui s’intéressera aux styles architecturaux des églises montréalaises Saint-Patrick, Saint-Georges et Marie-Reine-du-Monde. Il s’est aussi intéressé à la manière dont ces styles architecturaux contribuent à la construction d’une identité nationale.
Enfin, Thierry Simonet a abordé l’apport des sources dans l’étude du Fonds des voyageurs, qu’il examine sous la supervision de Benoît Grenier et de Léon Robichaud. Celles-ci, repérées principalement dans la presse, permettent de donner vie à cette indemnisation offerte aux familles des négociants et des voyageurs en révélant des informations précieuses sur leurs montants, les individus qui les réclament et les voyageurs eux-mêmes.
Acteurs locaux, histoire et commémoration
Les échanges se sont poursuivis autour de projets en lien avec les acteurs locaux, l’histoire et la commémoration. Josée Lefebvre et Emilie Girard, membre étudiante du Laboratoire, ont présenté le projet de démarche collaborative et participative effectuée par le MEM – Centre des mémoires montréalaises dans Milton Parc depuis 3 ans. Cette initiative, lancée par le citoyen Richard Phaneuf, se penche sur l’engagement social qui anime le quartier et a donné lieu à une exposition au MEM.
Ensuite, Mario Robert, président de la Société historique de Montréal et membre de la direction scientifique du LHPM, ainsi qu’Olivier Chiasson-Losier, membre étudiant du Laboratoire, ont discuté du projet d’exposition Les Champenois en Nouvelle-France, qui se tiendra à Troyes (France) en 2025. Celui-ci vise à mettre en lumière la vie quotidienne et les raisons motivant le départ des Champenois ayant émigré en Nouvelle-France, comme Maisonneuve, Jeanne Mance et Jean Talon. Leur travail les a amenés à identifier des artéfacts potentiels qui pourraient nourrir l’exposition et à entreprendre des démarches auprès des musées montréalais pour prochainement emprunter et exposer ces objets.
Cette séance a aussi été l’occasion pour Olivier Dufresne, directeur de l’Atelier d’histoire Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, et Matthieu Mazeau de présenter le tout nouveau catalogue iconographique en ligne de l’organisme. Cet outil efficace et ludique permet de faciliter l’utilisation des archives de l’Atelier d’histoire et se veut une ressource documentaire accessible tant pour le milieu académique que pour le grand public.
Martin Drouin, professeur au Département d’études urbaines de l’UQAM et membre du bureau de direction du LHPM, MariFrance Charette, chercheuse en histoire et collaboratrice au Laboratoire, et Alain Roy, historien et cochercheur au LHPM, ont pour leur part abordé l’évolution du projet Agents mémoriels, un engagement citoyen d’hier à aujourd’hui. Les chercheurs ont mis de l’avant la recherche universitaire diffusée par le biais de plusieurs communications et articles, la tenue du colloque La participation citoyenne en histoire et en patrimoine en octobre 2023, ainsi que l’exploration en lien avec l’engagement citoyen au sein des différentes sociétés d’histoire québécoises. Ils ont également annoncé leur intention de produire un rapport visant à faire connaître leurs recherches qui sera publié en 2026.
Présentations éclairs
L’après-midi s’est terminé par une série de présentations éclairs. Emilie Girard a abordé le travail qu’elle a réalisé dans le cadre du projet Mémoire d’Expo 67 du MEM, pour lequel elle fut amenée à recueillir les témoignages des personnes ayant vécu l’Exposition universelle de 1967 à Montréal. Elle a également organisé un atelier participatif autour de la collection matérielle du MEM où furent présentés certains objets promotionnels de l’Expo.
Francis Lapointe, membre étudiant du LHPM, a ensuite abordé le travail qu’il effectue en lien avec le projet Montréal accessible du MEM, grâce auquel les élèves du primaire et du secondaire peuvent explorer les questions du handicap, de l’inclusion et de l’accessibilité. Son mandat a permis d’en compléter le programme en y ajoutant un point de vue historique, notamment en établissant une revue de presse.
Enfin, Lyne-Marie Carbonneau, membre étudiante du Laboratoire, a présenté les découvertes faites au cours de son stage d’été au LHPM, réalisé sous la supervision de Joanne Burgess et dans le cadre duquel elle a travaillé sur la boulangerie Gallery Brothers. Elle a documenté l’évolution de la boulangerie en se penchant sur l’arrivée de la famille et sur les étapes d’acquisition de la boulangerie en consultant des registres fonciers, des actes notariés ainsi que les Atlas de Charles Goad.
La journée s’est achevée par un vin d’honneur. À cette occasion, les participants se sont rassemblés afin de rendre hommage à Jean-Claude Robert, professeur émérite au Département d’histoire de l’UQAM et collaborateur au LHPM, qui se retire du Laboratoire après de nombreuses années de fructueuse collaboration.