Le 24 mai 2019, une soixantaine de chercheurs, partenaires et membres étudiants du Laboratoire se sont réunis pour une journée d’échange afin de discuter des résultats des différents projets réalisés par les membres de l’équipe et de découvrir de nouvelles initiatives.
La journée a commencé avec la mise en valeur des divers projets numériques et leur diffusion publique sur le Web.
Paul-André Linteau, codirecteur du Laboratoire, a donné le coup d’envoi en présentant les avancements liés à la Bibliographie de Montréal. Celle-ci catalogue aujourd’hui plus de 11 000 notices accessibles sur le Web. Chaque année, la bibliographie se bonifie de nouveaux titres et il est désormais possible pour les utilisateurs de faire une recherche par indexation. M. Linteau a annoncé que, prochainement, les personnes qui consultent la Chronologie de Montréal pourront accéder aux références de la Bibliographie grâce à l’ajout de liens automatiques entre les deux plateformes.
Par la suite, Hendrik Van Gijseghem, archéologue à Pointe-à-Callière, Sonia Blouin, adjointe de recherche, Léon Robichaud, codirecteur du LHPM et professeur au Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke, Nicolas Spiric, ingénieur, ainsi que Kim Petit, agente de recherche et coordonnatrice des projets numériques, ont abordé la progression de la cartographie numérique et interactive des assemblages archéologiques du site Parlement/Marché Sainte-Anne. Ce chantier de recherche a été initié dans la foulée des fouilles archéologiques en 2011 et 2012 et du classement du site. Grâce à l’obtention d’une subvention du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (programme Passeport innovation), des travaux sur la plateforme SCHEMA ont eu lieu au courant de l’été 2018. En résulte aujourd’hui le développement d’outils d’analyse qui intègrent la numérisation 3D des artéfacts à la cartographie interactive du site. Ces outils sont avant tout utilisés par les spécialistes, mais l’interface de consultation pourra être adaptée afin de rejoindre d’autres publics.
Léon Robichaud a enchaîné avec la présentation d’un projet de modélisation 3D paramétrique de l’environnement montréalais et son évolution spatiale entre 1642-1704 et 1725-1805. À l’origine, ces données ont été compilées dans le cadre d’un ambitieux projet pionnier de reconstitution 3D de Montréal, ville fortifiée, qui a vu le jour au Centre canadien d’architecture et qui a été diffusé en 1992. À l’aide d’un processus de « revitalisation », il sera possible de rendre la modélisation de cet environnement urbain accessible sur la plateforme numérique du Laboratoire SCHÉMA.
L’avant-midi s’est conclu avec la présentation de deux projets menés en collaboration entre le LHPM et Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Jean-François Palomino, coordonnateur de la diffusion des collections patrimoniales à BAnQ, et Audrey Ste-Marie, adjointe de recherche, ont présenté les résultats de la première phase de géolocalisation des images des albums de rue E.-Z. Massicotte, qui comptent plus de 6000 photographies, gravures et cartes postales. Le projet vise à offrir une nouvelle clé de recherche pour les utilisateurs de ce fonds d’une grande richesse. La phase initiale du projet a permis l’élaboration d’une méthodologie rigoureuse de repérage et l’identification d’environ 500 images. La suite? Déployer une formule de « crowdsourcing » qui permettra aux bénévoles de participer au référencement et de contribuer à cette entreprise collective de mise en valeur du patrimoine iconographique.
Alban Berson, cartothécaire à BAnQ, et Laura Barreto Palacio, agente de recherche en systèmes d’information géographiques historiques, ont quant à eux discuté de la bonification des cartes-index des plans anciens de Montréal. Accessible sur le portail BAnQ numérique depuis mai 2018, la carte-index produite par le Laboratoire fait toujours le bonheur des usagers. Ces derniers peuvent, depuis peu, accéder à un outil de repérage des plans encore plus convivial, incluant l’accès aux atlas Goad de 1881 et 1890 ainsi qu’aux plans d’utilisation du sol de la Ville de Montréal.
La rencontre s’est poursuivie avec une séance consacrée aux résultats de recherche. Martin Petitclerc, professeur au Département d’histoire de l’UQAM et chercheur collaborateur au Laboratoire, était accompagné d’Éric Giroux, directeur adjoint de l’Écomusée du fier monde, et de Kim Petit afin de présenter l’exposition Déjouer la fatalité : pauvreté, famille, institutions qui prendra l’affiche en septembre 2019 à l’Écomusée du fier monde. L’exposition vise à révéler l’évolution des enjeux sociaux dans le quartier Centre-Sud et la « réponse » institutionnelle développée à partir de la seconde moitié du 19e siècle. L’équipe du Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS), qui pilote la recherche, a bénéficié de l’expertise du Laboratoire pour la cartographie des différentes institutions de prise en charge sur le territoire montréalais entre 1850 et 1930. Cette carte interactive, complémentaire à la visite de l’exposition, sera aussi disponible en ligne sur la plateforme SCHÉMA.
Justin Bur, coordonnateur de Mémoire du Mile End, et Rachel Boisclair, adjointe de recherche, ont fait connaître les avancées du projet « Documenter le patrimoine modeste d’un quartier : la carte illustrée et interactive de Mile End », codirigé par Michelle Comeau, chercheure collaboratrice au LHPM. Il s’agit de la troisième phase d’une collaboration visant à enrichir cet outil numérique consacré à divers lieux d’intérêt historique et patrimonial du Mile End. Dans le cadre de ce mandat, trois nouvelles fiches d’immeubles ont été rédigées par Rachel Boisclair et seront mises en ligne prochainement.
Par la suite, Joanne Burgess, directrice du Laboratoire, et Alain Gelly, historien de Parcs Canada et chercheur régulier au LHPM, ont fait une démonstration du projet numérique documentant, grâce à l’iconographie et à la cartographie, l’évolution des espaces d’entreposage du terminal portuaire du canal de Lachine. La prochaine étape du projet, déjà en cours, consiste à la mise en valeur de la réalisation sur le site Web de Parcs Canada.
L’après-midi s’est terminée avec la découverte de nouveaux projets de recherche menés par l’équipe et ses collaborateurs. MariFrance Charrette, présidente de la Fédération Histoire Québec (FHQ), et l’adjoint de recherche Gabriel Laferrière ont présenté à l’assemblée une enquête qui vise à mieux connaître les besoins et les ressources des sociétés membres de la FHQ. La compilation des données est en cours et les résultats préliminaires seront présentés lors du congrès annuel de la Fédération en juin 2019. Comme l’a souligné MariFrance Charrette, ce projet permet de faire le pont entre le terrain et le monde académique. Par la suite, Josée Lefebvre, agente de programmes éducatifs au Centre d’histoire de Montréal, a présenté le projet « Mémoire des Montréalais – histoire de la police » qui permettra de diffuser cet automne, sur le site du Centre d’histoire de Montréal, des articles et témoignages portant sur l’histoire du Service de police de la Ville de Montréal. Pour sa part, le professeur Harold Bérubé, membre régulier du Laboratoire, a partagé ses intentions d’ouvrir de nouvelles perspectives historiographiques en étudiant les quotidiens montréalais à grand tirage, en tant qu’institution dans la ville, acteur politique et porteur de représentations de certains quartiers de la métropole. Pour ce faire, un important corpus devra être mobilisé et analysé dans les prochaines… années!
Finalement, c’est Joanne Burgess et Éric Giroux, collaborateurs de longue date, qui ont conclu la séance avec la présentation de nouveaux projets autour de l’alimentation, dont celui d’un Web documentaire interactif relatant le parcours de plusieurs aliments « De la ferme à l’assiette » ainsi qu’une recherche ciblant l’histoire du pain.
La journée annuelle s’est terminée avec le traditionnel vin d’honneur et le lancement de l’ouvrage Histoire et patrimoine. Pistes de recherche et de mise en valeur. Dirigée par Paul-André Linteau et Joanne Burgess, la publication illustre l’apport des membres et partenaires du Laboratoire au rapprochement, amorcé depuis plusieurs années, entre histoire et patrimoine.
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