Par Julie Morin, participante à l’École d’été Montréal numérique. L’histoire par l’image (été 2016).
Ce que j’aime dans les romans à caractère historique, c’est le pouvoir qu’ils ont de nous ramener dans le passé par leurs descriptions des lieux, des paysages, des habitudes de vie de l’époque. Bien sûr le récit est fictif, mais quand la recherche est bien faite, l’histoire se déroule dans un cadre assez réaliste. Tellement qu’on croise parfois, dans la réalité, un lieu ou une image qui nous ramène dans l’atmosphère du roman. Ces lieux et images sont des traces du passé qui nous aident à l’étudier et à le comprendre. Mais ces traces peuvent-elles avoir un pouvoir d’attraction sur le spectateur ou le lecteur et l’amener à vouloir en savoir plus sur le passé?
Dans le cadre de l’École d’été Montréal numérique 2016, sous le thème de l’« Histoire par l’image », je me suis justement interrogée sur le rôle de l’image dans la construction historique et sur son pouvoir d’attraction. Cette question m’est venue pendant une conférence de l’historienne Michelle Comeau qui nous présentait quelques-unes des photos qu’elle étudie dans le cadre de ses présentes recherches. L’une d’entre elles représentait une épicerie du Faubourg à m’lasse prise dans les années 1960. Cette image m’a tout de suite rappelé un roman que j’avais lu quelques temps avant, Mémoires d’un quartier de Louise Tremblay-D’Essiambre. Il me semblait avoir déjà vu cette image, mais ce n’était que le souvenir d’une description lue dans le roman. J’avais aussi remarqué en me promenant à Montréal que je retrouvais certains lieux croisés dans le roman Chère Laurette de Michel David. L’histoire de ce roman se déroule justement dans le quartier ouvrier du Faubourg à m’lasse, aujourd’hui disparu, et de ses alentours. J’y retrouvais entre autres certains des endroits décrits par l’auteur qui existent encore aujourd’hui.
L’École d’été Montréal numérique 2016 nous a de plus familiarisés avec le logiciel Story Maps qui sert à géolocaliser des lieux précis en y jumelant des images et une courte description. Ces points rassemblés racontent ensuite une histoire. J’ai donc utilisé ce logiciel pour identifier les lieux décrits dans le roman de Michel David en les associant à des photos d’archives de la Ville de Montréal qui montrent bien que la description est fidèle à la réalité de l’époque. Bien que très préliminaire, ce récit Story Maps donne l’exemple de ce qu’on peut faire avec le logiciel et des images tirées des archives, en l’occurrence un circuit historique reliant sur une carte des lieux d’intérêt pouvant faire l’objet d’une visite guidée à l’aide d’un téléphone intelligent par exemple. L’image, jumelée à la technologie, devient alors un outil qui permet d’étudier le passé et de le faire revivre un peu. Pour sa part, le roman à caractère historique fait voyager le lecteur à travers le temps et peut être considéré comme un outil de diffusion de petites bribes d’histoire qui amènent le lecteur, par les émotions qu’il suscite, à vouloir en savoir un peu plus.
Pour consulter le récit Story Maps À la rencontre de cette « Chère Laurette »!