Christina Contandriopoulos

  • Professeure, Département d’histoire de l’art, UQAM
  • Ph.D. Histoire de l’architecture (McGill)

Département d’histoire de l’art
Université du Québec à Montréal
Case Postale 8888, succursale centre-ville
Montréal (Québec) H3C 3P8

Téléphone : 514-987-3000 poste 5301
Local: R-4475
Courriel: contandriopoulos.christina@uqam.ca
Langues: Français, Anglais

Champs de spécialisation

  • Histoire de l’architecture 18e et 19e siècle
  • Histoire de la cartographie
  • Histoire du paysage
  • Écrits sur l’architecture 18e et 19e siècle

 

Principales réalisations

Christina Contandriopoulos est professeure au département d’histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal. Ses recherches et son enseignement portent sur l’histoire de l’architecture et du paysage au 19e siècle, la tradition utopique et la cartographie. Elle travaille aussi sur la critique d’architecture et plus récemment sur l’architecture du savoir à Montréal (1900-1930). Elle est membre du réseau RAA19 (co-fondatrice, Réseau Art et Architecture du 19e siècle) ; du GRHS (Groupe de recherche en histoire des sociabilités) et du CIREM (Centre Interuniversitaire de Recherche sur la Première Modernité). Elle a en autre dirigé l’anthologie Architectural Theory 1871-2005 (en collaboration avec Harry Mallgrave, Blackwell-Wiley, 2008) et le Companion to 19th-C. Architecture (en collaboration avec Martin Bressani, Wiley, 2017).

Principaux projets recherche en cours

L’architecture Beaux-Arts et la transmission des savoirs à Montréal (1910-1930)

Ce projet porte sur l’essor de l’architecture scolaire à Montréal au début du 20e siècle. Entre 1900 et 1930, j’ai répertorié la construction de 140 écoles, primaires, secondaires et collégiales qui arborent en grande majorité un style classique, inspiré par l’École des Beaux-arts de Paris. En géolocalisant ces bâtiments, je mettrai en lumière la façon dont ces projets participent à une stratégie urbaine visionnaire. Ils façonnent un nouveau décorum civique qui privilégie l’enseignement et la transmission des savoirs. De nouveaux bâtiments comme le High School of Montreal par les frères Maxwell ou l’Académie Querbes par J.A. Godin fournissent des études de cas emblématiques pour saisir l’apparition de nouvelles typologies pour les écoles publiques de quartier. D’un point de vue de la pédagogie et de l’administration, ce sont des modèles hybrides, conservant des conseils d’administration protestants ou catholiques tout en adoptant des configurations résolument modernes. On remarque par exemple l’omission de motifs religieux qui prédominaient auparavant sur les façades des séminaires et des collèges jésuites. Une analyse sémantique et herméneutique des dessins d’architecture permettra de saisir le modèle éducatif en lien avec la configuration spatiale. L’objectif de cette recherche vise à saisir l’apport de l’architecture dans l’histoire de la sécularisation du système scolaire public au Québec. (Publication prévue dans  Utopia and Hubris: Classicism in Canada, c. 1900-1939,  dirigé par  Joan Coutu et David Galbraith, McGill University Press, Avril 2022)

Écrits de femmes, sensualisme et architecture en France (1760-1820). (Subventions de développement Savoir du CRSH)

Ce projet de recherche porte sur la contribution des femmes à l’architecture durant la période 1760-1820 en France. À cette époque, les femmes n’avaient pas accès à la profession d’architecte, elles n’ont laissé ni dessin ni bâtiment, ce qui explique en partie leur absence de l’historiographie. Cependant, comme l’ont démontré les études récentes sur l’agentivité, les femmes ont contribué à façonner le monde bâti de multiples façons, en tant que mécènes, collaboratrices invisibles, citoyennes ou écrivaines. Ce projet se concentre sur des écrits de femmes en tant que nouvelles formes de savoir architectural. La méthodologie consiste à regrouper un corpus de textes méconnus aux formats variés et publiés dans des journaux, des correspondances et des récits. L’objectif premier sera de mettre en valeur les qualités particulières de ces textes, écrits en majorité à la première personne du singulier et qui focalisent sur le plaisir, les sens et la perception de l’espace. Ensuite, il s’agit de contribuer aux critiques féministes du concept habermassien d’espace public en interrogeant la construction d’une différence entre le statut des hommes et des femmes au sein de l’universalisme des Lumières. En termes d’avancement des connaissances, cette recherche permettra d’équilibrer l’historiographie architecturale monogenrée en insistant sur l’inclusivité de voix marginalisées. Parmi les retombées sociétales plus larges, ce projet contribuera à retracer l’origine de certains stéréotypes tenaces, hérités des Lumières, selon lesquels les hommes et les femmes auraient des rapports différenciés à la perception de l’espace, à l’orientation spatiale et à la création.

La naissance de la critique d’architecture en France 1785-1815. (Subvention pour la relève professorale du FQRSC)

Ce projet examine la genèse de la critique architecturale en France en lien avec les transformations de la culture de l’imprimé entre 1785 et 1815. Cette période est, paradoxalement, aussi mal connue que fondamentale dans l’histoire et la structuration du discours critique en architecture. Je me concentrerai en particulier sur les travaux du critique d’architecture Jacques-Antoine Dulaure (1755-1835).

L’émergence de la critique architecturale, comme discours spécifique, prend forme dans un contexte de puissante revendication sociale. En quelques années, l’architecture qui était jusqu’alors réservée à l’élite au pouvoir devient un sujet d’intérêt public médiatisé dans la presse populaire. Les journalistes changent radicalement le ton et les propos du discours en introduisant des arguments politiques, économiques, sociaux et environnementaux qui correspondent à l’intérêt commun. L’objectif de mes recherches vise à comprendre le rôle mobilisateur de la critique surtout quand elle porte sur des projets d’envergure publique, comme le mur des Fermiers Généraux ou les concours publics d’architecture organisés par Napoléon 1er. Au niveau de la méthodologie, mes recherches s’inscrivent dans le cadre des travaux récents sur la culture médiatique au 18e siècle, en particulier les méthodes de l’archéologie des médias. J’aimerais mettre en évidence l’importance de la critique d’architecture et ses fonctions sociales.